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Trois pas en avant, deux pas en arrière

Après quelques mois d'accalmie, nous voilà de nouveau dans une période de tempêtes avec P'tit Loup.

Depuis juillet 2015, je trouvais qu'il s'était un peu calmé, on sortait progressivement de ses crises quotidiennes. Nous pouvions passer plusieurs jours sans avoir à nous fâcher vraiment. Enfin, plus de vraies grosses crises, je vous en avais d'ailleurs parlé ici.

Je ne pensais d'ailleurs pas avoir autant de répit. Les semaines se sont enchainées avec un petit garçon de plus en plus raisonnable. L'entrée à l'école s'est bien passée (presque trop bien puisque je devais avoir le seul enfant à faire des crises en partant de l'école, même si maintenant cela semble derrière nous, c'est remplacé par d'autres choses ) et lui a fait énormément de bien.

Il m'a montré comme il avait poussé en si peu de temps.

Il nous a émerveillé de ses progrès.

Bien sûr, certaines semaines ont été difficiles. La rentrée des vacances de la Toussaint notamment.

Il a du mal à gérer encore la frustration par moment, et le partage aussi parfois.

Mais c'est un grand frère aimant et j'ai eu de très bons retours par la maîtresse aussi quant à son comportement à l'école. Il semble avoir trouvé sa place progressivement.

Oui mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin.

Depuis début janvier (ou est-ce depuis les vacances de Noël ?), je retrouve un petit garçon difficile à gérer, qui s'exprime bien mais n'est jamais d'accord.

Je lui propose des choses, tente de lui faire plaisir mais ce n'est jamais assez.

Les crises s'enchainent. Il refuse de partir du parc et hurle, il se laisse choir de tout son poids sur le sol au risque de se blesser de nouveau le bras (deux fois depuis sa naissance... Et comme on dit jamais deux sans trois je suis plutôt méfiante...).

A la sortie de l'école, je retrouve un P'tit Loup content de me voir, qui se jette dans mes bras, mais ce doux moment est de courte durée. Moins d'une minute plus tard c'est une demande pour aller jouer dans les cailloux devant l'école. Pour diverses raisons je rechigne à le laisser y aller : le froid parfois (surtout pour Mini Loup), la sécurité (proximité de la route, donc si je suis seule à le surveiller alors que je ne peux pas courir avec Mini Loup en écharpe, c'est trop dangereux à mon goût. Donc je ne l'autorise que si la maman de son amie C. est présente pour m'aider, l'heure du repas (quand je le récupère le midi, Mini Loup est déjà affamé, et je refuse de décaler l'heure du repas du midi, j'accepte de décaler un peu le goûter mais suis inflexible concernant le déjeuner...). Mais chaque jour, il tente sa chance. Bien sûr, je ne dis pas non systématiquement, mais lorsque le refus est exprimé, la crise commence.

Il se met à tirer sur ma main essayant de dégager la sienne, il hurle, pleure, et se laisser tomber sur le sol.

Voilà comment tous les jours, je me retrouve à porter Mini Loup en écharpe et un P'tit Loup hurlant et se débattant sur le côté, tous les regards des autres parents sur nous.

Voila comment je mets plusieurs minutes à faire juste quelques mètres, à tenter de le raisonner.

Voila comment je rentre tous les jours épuisée et désespérée de cette lutte chez moi.

Je mets plus de 10 minutes à récupérer mon fils chaque jour, je pars bien après tous les autres parents alors que je suis souvent une des premières à arriver sur place.

Et encore je ne vous parle pas de l'installation en siège auto et des pleurs dans la voiture sur tout le chemin du retour. Puis le fait qu'il refuse de descendre de la voiture quand nous sommes arrivés, puis, puis, puis...

Et rien que cette crise quotidienne plombe ma journée. Si l'on ajoute à celle là les autres de la journée qui sont elles assez aléatoires (rinçage des cheveux, composition du repas,arrêt d'une activité,...), je me retrouve avec peu de moments calmes avec lui. Et cela me désole. J'ai l'impression de n'être là que pour faire le gendarme, qu'il ne cherche que mes limites.

Moi qui aimerais lui montrer mon amour autrement qu'en étant juste celle présente à ses côtés pour poser un cadre. Car oui, il en faut de l'amour pour lutter, ne pas céder même quand je suis à bout de forces. Je l'aime, sinon j'aurai lâché l'affaire depuis longtemps. Mais ce n'est pas un service à lui rendre, je le sais bien. Alors je m'accroche. Je me dis que comme toujours nous en verrons bien le bout un jour ou l'autre, et que même si nos efforts ne semblent actuellement pas porter leurs fruits, nous finirons par voir notre petit garçon grandir et progresser, s'apaiser peu à peu.

Mais pour ne garder que le positif:

-Malgré des réveils parfois difficiles (c'est dur de prendre le rythme pour mon petit dormeur), il adore aller à l'école

-Il mange de tout sans trop rechigner même si nous avons souvent à lui donner nous même à la cuillère en ce moment (régression vous dites ? L'arrivée de Mini Loup, besoin d'attention, voila voila...)

-Nous avons le droit à de gros câlins au moment du coucher, des petits mots doux : "je te garde!" en nous serrant très fort contre lui, ce qui équivaut en langage de Loup à un "je t'aime" je crois, et ça c'est le plus beau cadeau de ma journée sans hésitation !

-A l'école, cela se passe bien niveau comportement, l'Atsem et la maîtresse sont même étonnées de le voir faire de telles crises à la sortie de l'école tant il est différent avec elles.

-Tu es un merveilleux grand frère pour Mini Loup, protecteur, aimant.

Encore une fois, ce post était dans mes brouillons depuis le début du mois de février... Je trouve le temps de me relire et de le partager avec vous seulement ce soir.

Et je constate deux mois plus tard que certaines choses n'ont pas changé. P'tit Loup était très fatigué entre Noël (ces vacances n'étant pas les plus reposantes de l'année) et les vacances de Février, ce qui renforçait ses difficultés à communiquer avec nous. D'ailleurs sa maîtresse à fait le même constat, beaucoup de choses étaient liées à la fatigue.

Au retour des vacances c'était déjà mieux mais cela n'a pas duré. Actuellement, il nous pousse sans arrêt, passe son temps à répondre, à nous provoquer, nous contredire, tirer la langue, frapper, pousser...

On parle du terrible two, mais plus nous avançons, plus je me dis que les premières années sont justes compliquées, toutes autant qu'elles sont, avec leur bons côtés et leur côtés plus difficiles à gérer, à chaque âge ses problématiques...

Et je m'émerveille devant la capacité qu'il peut avoir de nous pousser à bout et la minute suivante nous faire fondre par une petite phrase mignonne, gentille, un petit sourire, un câlin.

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