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Le devoir d'être heureuse


Il y a des jours comme ça où j'y pense plus que d'autres.

Il y a des jours où cela me pèse.

Il y a des jours où je me demande pourquoi c'est plus difficile d'être heureux que de se laisser aller à la tristesse.

Il y a des jours où je me dis que j'ai beau avoir des tas de raisons de sourire en me levant, je n'en ai tout simplement pas envie.

Il y a des jours où j'aimerai réussir à baisser les bras et me laisser aller sans m'en sentir coupable.

Il y a ce sentiment de devoir, devoir être heureuse pour mes enfants, pour tous ceux qui n'ont pas ce que j'ai...

Il y a les remarques des gens autour, ces "comme tu as de la chance", "comme tu dois être heureuse", ces jugements hâtifs fait sans me connaître réellement ou sans connaître ma vie.

Il y a des jours où j'ai l'impression de subir les événements, le monde qui avance.

Il y a des jours où je m'accroche, me force, lutte. Mais il y a des jours où je ne peux pas.

Il y a ce carcan que je m'impose car je sais que si je me laisse aller un jour, je n'arriverai tout simplement plus à faire face, je me laisserai submerger.

Il y a la lutte, le courage que cela demande de s'accrocher, la force que cela utilise de tenir bon quoiqu'il advienne, et la fatigue que cela génère en fin de journée.

Il y a des jours où je me demande comment faire pour tout gérer de front, comment trouver le temps, comment font les autres parce que moi je n'y arrive pas.

Il y a des jours où j'ai honte d'être qui je suis, où quoique je fasse je ne verrais que mes défauts, que les problèmes dans notre vie, que les obstacles.

Il y a des jours où j'aimerai juste dormir toute la journée.

Il y a des jours où j'ai besoin de me plaindre, où je me sens victime.

Il y a ces souvenirs de ma première dépression post-partum en fond et ces questions qui trottent dans ma tête.

Il y a ces jours où je me sens terriblement seule même lorsque je suis entourée.

Il y a ces jours où je trouve que personne n'est à la hauteur, que les gens sont absents, que personne ne fait d'effort.

Il y a des jours où j'aimerai de l'aide même si je ne l'avoue pas et n'en demanderai pas.

Il y a ces jours où je fais semblant.

Il y a cette pression que je me mets tout le temps pour essayer d'être parfaite dans tous les domaines et ces échecs quotidiens.

Il y a ces jours où le stress ne me quitte pas, où je sens cette boule dans mon ventre.

Il y a des jours où je peux rire franchement et de bon cœur, être pleinement heureuse pendant quelques minutes, mais me sentir mal l'instant d'après, et vivre les montagnes russes émotionnelles toute la journée.

Il y a des jours où je me sens à côté de la plaque.

Il y a des jours où je me trouve méchante, aigrie, où je suis tellement malheureuse que je n'arrive pas à tendre la main, à baisser ma garde et être agréable.

Il y a des jours où je me sens perdue.

Il y a des jours où tout me revient, où tous les souvenirs tristes semblent vouloir taper à ma porte, même les choses que je pensais digérées et enfouies.

Il y a des jours où une petite chose insignifiante peut tout faire basculer, une seule remarque, un seul regard, une petite phrase, une nouvelle, une petite action simple positive comme négative.

Il y a des jours où je me demande pourquoi.

Il y a des jours sans. Et en ce moment, il y a beaucoup de jours sans.

Mais il y a surtout ce devoir d'être heureuse...

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