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L'âge terrible ! (partie 1)

Je vous annonce dès maintenant un post en plusieurs parties, car même en essayant de rester positive, je suis lucide avant tout. Et donc, je sais que cet âge terrible dans lequel est mon p'tit loup actuellement est loin d'être terminé !

P'tit Loup a été un bébé relativement doux, il ne pleurait que quand il avait une raison valable (les coliques du nourrisson dont il a énormément souffert et bien plus longtemps que les simples premiers mois dont on parle en général, les dents, la faim, la couche sale,...) et donc la communication était assez aisée. Il suffisait de trouver le problème, le régler, le câliner. Bien sûr, parfois il avait besoin juste d'être rassuré, mais c'est normal ! Nous avons eu un bel allaitement, il a fait ses nuits très tôt sans difficulté, a accepté de dormir dans son lit seul dans sa chambre à 3 mois,... Bref, un bébé d'amour ! Tout le monde me disait que j'avais un bébé "facile"... Cela me faisait hurler intérieurement ! A la fois, j'étais contente et fière bien évidemment, mais à la fois cela sonnait comme un "tu n'as pas de mérite ma fille" assez dérangeant. Et surtout, bien que la communication avec lui ait été assez aisée au début, cela s'est vite corsé et puis p'tit loup avait quand même son caractère. Un bon gros caractère. Cela se sentait, c'était encore entre parenthèse, mais je savais que le jour où il s'affirmerai, nous allions en baver grand Loup et moi.

Dès petit, il lui est arrivé de piquer des colères évidemment, mais quel enfant ne le fait pas ?

Mais plus on avançait dans le temps, plus elles étaient longues, plus les caprices étaient intenses. J'ai découvert un petit garçon qui ne lâchait rien, qui allait jusqu'au bout de ses colères, tapait du poing, tentait de nous taper ou de nous mordre, jetait sans ménagement tous les objets qui se trouvaient à sa portée à ce moment là, hurlait comme jamais je n'ai entendu un enfant hurler (alors quand c'est le notre, je vous laisse imaginer l'impact sur les nerfs...),... Bref, j'ai découvert que mon fils n'avait pas seulement du caractère, il avait un caractère de petit monstre.

C'est allé de pire en pire, et je dirais que les crises affreuses, le "terrible two" comme certains le nomment, a commencé à ses 15 mois... Vous imaginez ? Alors quand on me parle d'âge difficile à deux ans, j'avoue que cela me fait sourire, car je me dis qu'encore une fois on minimise le phénomène (comme la douleur des contractions, les nausées dites matinales qui sont en fait nuit et jour sans discontinuer,...) qui commence l'année où l'enfant va avoir deux ans, mais ne les a pas encore, et qui se poursuit avec un charmant pic vers ses 18 mois (on croit avoir atteint l'apogée des colères, caprices, mais non, cela va se poursuivre, et même parfois s'amplifier...), enfin l'enfant a 2 ans, on pense souffler, et en fait non. Pour en avoir parlé avec quelques mamans, j'ai cru comprendre que tant que l'enfant a deux ans cela reste assez difficile. Pourquoi un chiffre tout simple à un tel impact sur le caractère de nos bouchons ?

Bien sûr, je noircis un peu le trait, tout n'est pas aussi simple, on ne peut pas tirer une ligne droite en ce qui concerne l'intensité des crises et les difficultés que l'on rencontre en tant que parents. Tout n'est pas tout le temps a son maximum, cela fait des vagues, des pics, on croit s'en sortir, gagner du terrain, puis cela revient, pas forcément sur le même thème, les luttes sont diverses et l'enfant a l'embarras du choix concernant le domaine dans lequel il souhaite faire résistance !

Il serait difficile pour moi d'évoquer les mois précédents, de remonter le temps de 10 mois pour faire un bilan. En effet, comme tout parent, j'ai cette sorte de mémoire sélective assez magique qui permet de garder quelques impressions mais de ne pas se rappeler dans le détail... Cette mémoire qui nous sauve et nous permets de vouloir recommencer ! La preuve en est que nous attendons le deuxième... Alors que tout le monde me dit, "tu verras, le deuxième est toujours plus difficile niveau caractère et à gérer !", quand j'entends ça, je me souviens une fraction de seconde et me dis que pire ce n'est pas possible... D'ailleurs, c'est cette même mémoire sélective que nous avons concernant l'accouchement et les contractions. On se souvient de la douleur, mais en sourdine, sans vraiment réaliser, on sait que l'on a eu mal mais très vite cela perd son importance face au sourire d'ange de notre enfant et à nos hormones, et très vite recommencer nous semble une évidence... Alors que si on essaye deux secondes de se souvenir du jour j, on hurlait quand on en avait la force, pleurait et envisageait de se jeter par la fenêtre juste pour que la douleur s'arrête.

La nature est bien faite ! (Note de la rédaction, nous déclinons toute responsabilité quant aux suicides éventuels de primipares suite à la lecture de ce post :-) )

Bien sûr, cet âge difficile est indispensable pour le développement de nos enfants, ils forgent leur caractère, testent nos limites, ce qui se fait ou non, se rassurent en voyant les barrières que l'on pose car tout le monde le sait, un enfant a besoin de barrières et de limites pour bien grandir et se sentir en sécurité.

J'espère juste arriver à poser toutes les barrières dont mon fils a besoin... Trouver ce qu'il lui faut pour bien grandir et évoluer.

C'est difficile de rester calme face à un enfant en crise, savoir comment réagir, ce qu'il lui faut à ce moment précis. Ils sont plein de contradictions, eux-même ne savent pas ce qu'ils veulent bien souvent.

C'est aussi difficile d'affronter le regard des autres, quand votre enfant décide de faire une crise en public, comment réagir ? Et c'est une autre histoire quand les gens vous disent "Je ne comprends pas, avec moi il ne fait pas ça..." !

Evidemment, nos enfants sont différents en présence d'autrui (il est plus rare d'avoir une très grosse crise à l'extérieur que dans le cocon familial), ils agissent différemment et c'est parfois assez déconcertant. Et si nous ne sommes pas là, nous autres parents, ils sont encore différents, sans notre présence et notre regard sur eux, ils s'affirment autrement. D'où le fait que des remarques de la part de quelqu'un d'extérieur au foyer sont parfois difficiles à entendre et à digérer ! Comment quelqu'un qui ne connaît pas votre enfant au quotidien peut se permettre de juger vos décisions et attitudes ? (Je ne relaterai pas toutes les remarques entendues, la liste serait longue et mon énervement croissant !)

Et si j'aborde tout cela aujourd'hui, c'est que Petit Loup est très difficile en ce moment, que je sens encore une fois que la semaine va être rude.

Bien sûr, il est difficile depuis de longs mois, mais c'est allé crescendo, et par vagues, une semaine ou quinze jours difficiles puis un petit répit et cela reprenait de plus belle. Au début, je n'ai même pas saisi ce qu'il se passait, et très vite, devant les crises à répétitions, les colères, les pleurs, j'ai dû me rendre à l'évidence : le terrible two commençait...

En ce moment, il essaye de parler, il arrive à dire quelques mots, à se faire comprendre, parfois il est frustré de ne pas réussir mieux à communiquer, mais surtout il commence donc à me trouver des excuses pour ne pas faire ce que je demande, à me "répondre" en quelque sorte.

Comment réagir face à un enfant qui quoique l'on propose dit "non !" ?

Ce matin, comme nombre d'autres matins de la semaine passée, il m'a appelé pour me signifier qu'il était levé. Il ne se lève pas très tôt en ce moment, je le laisse profiter des grasses matinées tant qu'il le peut encore. Et quand j'arrive dans sa chambre, je veux lui enlever la gigoteuse pour procéder au changement de couche et l'habiller avant le petit déjeuner. Tout de suite une crise. Il ne veut pas enlever la gigoteuse, se débat,... J'ai essayé plein de choses différentes, rien ne marche, je ne trouve pas de bonne solution.

Imaginez, vous venez de vous lever, êtes heureux de retrouver votre petit coeur, et là tout de suite vous vous retrouvez en opposition avec et devez lutter de bon matin. Déjà en temps normal, j'ai du mal, mais là, savoir qu'il va se débattre avec tellement de force, que je vais prendre des coups dont certains atterriront dans mon gros ventre de cinq mois, c'est au dessus de mes forces. On commence bien mal la journée.

Il hurle afin que je n'enlève pas la gigoteuse. Je pars donc de la chambre le plus souvent, quelques minutes, le temps de m'habiller, quand je reviens c'est toujours pareil. Je finis par le forcer, c'est difficile quand ils ont autant de force déjà. Et là, deuxième round : impossible de changer la couche, il ne veut pas aller sur la table a langer, il serait près à se laisser tomber du haut de celle-ci tant il se débat ! Il me dit que non, il ne veut pas changer la couche puisqu'il n'a pas fait caca... Comment a-t-il pu se dire qu'on ne changeait une couche que lorsqu'elle était pleine d'excréments ? Je m'interroge sur les mots que j'emploie avec lui habituellement afin de comprendre mais non, rien ne vient, je ne comprends pas.

Je lui explique de mille façons possible que même lorsqu'il n'a fait que pipi il faut changer la couche, surtout après une bonne nuit de sommeil, rien n'y fait !

Ainsi, par un curieux enchaînement de hurlements, d'explications, de gesticulations, il décale l'habillage et le petit déjeuner alors que je sais qu'il a très faim au réveil...

Il hurle même souvent au moins pour avoir de l'eau dès le lever, j'ai essayé en répondant instantanément à sa demande, mais rien n'y fait, il ne coopère pas plus après.

Après un dur combat, nous arrivons en bas près de la table, il est 11h en général (je parle de son rythme de ces 10 derniers jours évidemment, les choses changent souvent !), il me dit qu'il a faim, je sais que vu l'heure, soit il faut que je donne un vrai petit déjeuner et que je décale l'heure du repas car il n'aura pas assez faim, soit que je réduise afin de ne pas le décaler. Et au moment de le mettre en chaise haute, c'est la crise, il ne veut pas, se débat (et impossible quasiment de mettre un petit monstre comme ça en chaise haute s'il ne coopère pas ! Après il est capable de se balancer et faire tomber la chaise tellement il se débat !)

Il me dit qu'il n'a pas faim pour ne pas y aller. Résignée, je le pose au sol, et là autre crise, il a faim !!!! Pauvre petit... Quoique je fasse, monsieur n'est jamais content, et si je lui propose d'aller en chaise haute juste après, il refuse de nouveau.

Voilà, ceci n'est qu'un petit extrait de mon quotidien et des crises actuelles, je ne parlerai pas du reste, cela serait bien trop long à évoquer !

Je sais que cela se tassera, comme tout, la semaine prochaine, il aura sans doute trouvé autre chose pour me faire devenir chèvre. C'est juste difficile de lutter face à un enfant qui refuse d'entendre raison, qui n'écoute pas nos arguments, qui n'est pas d'accord quelle que soit l'activité que l'on propose (même s'il veut faire ce qu'on lui propose d'ailleurs !).

Bien sûr, je culpabilise énormément rien qu'en écrivant ce post, je sais que je ne suis pas la seule à éprouver des difficultés face au caractère d'un enfant qui s'affirme, et je m'en veux de me plaindre. Mais je me dois de reconnaître que ce n'est pas facile tous les jours, que nous autres parents, nous avons du mérite, et que tenir bon tous les jours n'est pas chose aisée. Je constate également, qu'il est d'autant plus difficile de ne pas craquer moralement et de ne pas soi-même céder à l'énervement quand il n'y a personne pour nous aider à nous occuper du petit être capricieux, ni crèche, ni moyen de garde, juste quelques moments de relâche quand notre moitié est présente pour nous relayer...

Evidemment, tout n'est pas tout noir tout le temps, c'est aussi un âge d'émerveillement. Il ne se passe pas un jour sans que mon fils ne me mette les larmes aux yeux juste avec un sourire, un câlin, ou en me montrant ses derniers apprentissages (un nouveau mot, une petite mimique, ses moments d'imitation de ce que je fais,...).

Comme je le disais il y a peu, j'ai l'impression d'avoir perdu mon bébé et trouvé un petit garçon à la place, avec un caractère bien trempé, mais des moments tellement adorables qu'en une fraction de seconde on peut oublier le caprice qui vient d'avoir lieu !

Maintenant, j'essaye juste de me dire que la lutte est temporaire, et j'espère de tout mon cœur que ce deuxième bébé sera soit plus calme, soit que je me sentirai moins démunie face à ses crises, expérience aidant !

Voilà quelques articles en lien avec cet âge difficile pour ceux que cela intéresse :

http://www.mamanpourlavie.com/bebe/13-36-mois/comportement-et-discipline/5731-terrible-two-quand-s-inquieter.thtml

http://www.canalvie.com/famille/education-et-comportement/articles-education-et-comportement/le-terrible-two-1.973193

Et chez vous, cela se passe comment ? Quelles sont les solutions et mesures que vous avez dû prendre et mettre en place pour vos enfants pendant le "terrible two" ?

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